RDV : 01 83 75 39 99 / SOS main : 01 30 69 45 13

MALADIE DE DUPUYTREN

 
Certaines images de cette page peuvent choquer un public sensible et ne doivent pas être montrées à des enfants.
 

Il s’agit d’un épaississement de l’aponévrose palmaire qui va se rétracter, s’épaissir et se coller aux tissus adjacents avec le temps.

L’aponévrose palmaire est située sous la « peau » de la paume de la main et des doigts. Elle recouvre les gaines tendineuses, les paquets vasculaires et nerveux et les masses musculaires.

La maladie de Dupuytren est souvent familiale, touche plus les hommes que les femmes. Elle est plus fréquente chez les personnes originaires du nord de l’Europe.

QUELS SONT LES SIGNES ?

L’épaississement et la rétraction de l’aponévrose palmaire va se traduire par trois signes principaux:

  • Les brides : elles se manifestent au début par une sensation de corde sous la peau. Elles vont progressivement entrainer une rétraction des doigts en flexion avec impossibilité de les ouvrir complètement.
  • Les nodules.
  • les ombilications : qui donnent un aspect de capitons à la peau.

L’atteinte est indolore, et commence le plus souvent par le cinquième doigt puis le quatrième doigt.

L’atteinte peut être digitale pure, palmaire (paume de la main) ou mixte (palmo-digitale). On peut retrouver d’autres maladies associées touchant les tissus aponévrotiques : maladie de Lederhose et de Lapeyronie.

Le diagnostic est clinique, aucun examen complémentaire n’est nécessaire.

Bride de maladie de Dupuytren

QUAND ENVISAGER UN TRAITEMENT ?

Quand la main ne peut plus être posée à plat sur une table. Dans les atteintes encore débutantes avec une rétraction modérée, le traitement sera également discuté en fonction de la gène ressentie par le patient.

Il faut tout de même savoir que plus la rétraction est importante, plus le traitement chirurgical est difficile et surtout les risques opératoires importants.

QUEL TRAITEMENT ?

le traitement est chirurgical. La technique dépendra de l’age du patients, des pathologies associées, et de ses demandes fonctionnelles.

  • Aponévrotomie: elle consiste à sectionner la bride rétractile sous cutanée à l’aide d’une aiguille, ou par une « micro-incision ». On ne retire pas les tissus malades. La récidive est très fréquente.
  • Aponévrectomie: elle consiste à retirer l’ensemble des tissus malades. Il est parfois nécessaire d’effectuer des gestes associés de couverture cutanée (lambeaux, greffes cutanées) lorsqu’il existe un manque de peau important suite à la remise en extension des doigts. Une technique courante consiste à laisser une partie de la paume ouverte en cicatrisation dirigée.

LES SUITES OPERATOIRES.

  • Le résultat dépendra de la gravité de l’atteinte initiale et de la durée d’évolution de la maladie. Lorsque le doigt est resté longtemps rétracté, il peut exister une raideur articulaire associée qui empêchera de retrouver une extension complète des doigts.
  • Il est fréquent de ressentir des fourmillements dans les doigts opérés durant plusieurs semaines après l’intervention. Cela est dû à l’irritation des nerfs suite à l’intervention, mais également à la mise en extension des doigts (les nerfs qui sont rétractés, doivent s’habituer à reprendre une situation normale).
  • La récidive est possible voir fréquente car même si tous les tissus malades sont retirés lors de l’intervention, il persiste toujours d’autres tissus aponévrotiques qui peuvent à leur tout s’épaissir avec le temps.
  • les risques opératoires principaux sont l’hématome, l’infection (rare), les problèmes de cicatrisation ou de nécrose cutanée. Le tabac est un facteur excessivement délétère pour la cicatrisation.  Le risque de plaie d’un nerf digital ou d’un tendon est largement diminué par l’utilisation des techniques microchirurgicales.

Le délai de cicatrisation est variable selon la chirurgie réalisée (étendue des cicatrices, greffes cutanée, paume ouverte) et nécessite habituellement deux à trois semaines de soins infirmiers. Ensuite le massage des cicatrices permettra d’assouplir la peau.

La rééducation avec un kinésithérapeute est fréquente, et il est toujours nécessaire de réaliser de l’auto-rééducation (« balle en mousse »). Pour les atteintes sévères, une attelle d’extension sur mesure peut être nécessaire pendant plusieurs semaines.

Dr M. Vercoutère

Mise à jour le 27 juin 2017