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Luxation d’épaule

ANATOMIE

L’épaule est une articulation complexe. Elle se compose de l’humérus qui s’articule avec la glène de l’omoplate.

Il s’agit d’une articulation peu contrainte avec un secteur de mobilité de 360°.

Le pendant de cette grande mobilité est la tendance à l’instabilité.

 

Les éléments de la stabilité dépendent de l’intégrité :

  • des surfaces osseuses (glène, humérus)
  • des éléments capsulo-ligamentaires (Capsule, Labrum)

 

anatomie-epaule-face-humerus-omoplate-clavicule-ICMOPluxation-epaule-omoplate-glene-labrum-tendons-coiffe-rotateurs-capsule

 

Fig.1

DÉFINITION

Les luxations d’épaule représente 11% des traumatismes de l’épaule, soit 26 pour 100000 habitants.

Il existe plusieurs type de luxation (Fig.2) : antéro-interne, postérieure, inférieure et erecta.

La plus fréquente de loin est la luxation antéro-interne. La luxation postérieure est plus rare survenant souvent au décours d’une électrocution, d’une crise convulsive ou d’un épisode traumatique.

Le premier épisode est traumatique et constitue un tournant pour l’épaule. Le risque de récidive après un premier épisode est de 50%. (Fig.3)

Plus le nombre de récidive augmente plus le risque augmente à chaque épisode jusqu’à survenir pour des mouvements anodins.

 

luxation-epaule-antero-interne-posterieure

 

 

 

 

Fig.2

 

luxation-epaule-risque-recidive

Fig.3 : Le risque de récidive augmente à chaque épisode luxant

 

MANIFESTATIONS CLINIQUES

Douleur et impotence fonctionnelle dominent l’épisode de luxation.

Il existe une déformation du moignon de l’épaule avec une attitude dit des traumatisés du membre supérieur.

Il existe parfois une lésion du nerf axillaire qu’il faut systématiquement rechercher avant la réduction de la luxation. La plupart du temps il s’agit d’une élongation et la récupération est la règle.

 

EXAMENS COMPLEMENTAIRES

La réalisation d’une radiographie de l’épaule avant la réduction est obligatoire. Elle s’assure de l’absence de fracture associée qui nécessite une prise en charge sous anesthésie générale.

 

Le bilan lésionnel approfondi pouvant comporter une IRM ou un arthro-scanner est selon l’appréciation du chirurgien spécialiste. Il n’est pas systématique et ne se réfère pas à une recommandation particulière. Il est la plupart du temps réalisé comme bilan pré-opératoire afin d’apprécier au mieux les lésions osseuse ou capsulo-ligamentaire.

Un épisode de luxation après 40 ans nécessite de vérifier l’intégrité des lésions des tendons de l’épaule qui sont souvent abîmé au décours du traumatisme.

 

luxation-epaule-encoche-malgaigne-lesion-glene

 

 TRAITEMENT MÉDICAL

En l’absence de lésions osseuses, la réduction est faîte aux urgences et une radiographie de contrôle est réalisée afin de s’assurer de la réduction.

Une immobilisation coude au corps par une echarpe ou un Mayo clinic est mise en place pour 1 mois puis une rééducation est débutée afin de redonner les mobilités à l’épaule. La rééducation seule ne diminue pas le risque de récidive.

 

TRAITEMENT CHIRURGICAL

Le traitement chirurgical permet de diminuer de façon importante le taux de récidive. Il existe deux techniques chirurgicales :

  •  La butée osseuse ou Intervention de Latarjet
  • L’Intervention de Bankart.

L’indication après un premier épisode concerne les patients jeunes (<25 ans) ayant eu une vraie luxation documentée et post-traumatique.

 

Le choix entre Butée osseuse et Intervention de Bankart dépend de l’âge, de l’existence de lésions osseuses, du type de sport et du niveau sportif.

 

SUITES OPÉRATOIRES & RÉÉDUCATIONS

La durée moyenne d’hospitalisation est de 36h, la sortie se fait le lendemain de l’intervention.

Le bras est immobilisé coude au corps pendant 1 mois et la rééducation est débutée dès le cinquième jour post-opératoire.

Des soins de pansement sont réalisés trois fois par semaine et un traitement antalgique est instauré en post-opératoire.

 

RESULTATS

Le taux de récidive après intervention quelqu’elle soit est de 14% en moyenne. Le taux après butée est le plus bas autour de 5%.

La reprise de la conduite se fait autour du deuxième mois post-opératoire. La reprise des activités sportives se fait autour du quatrième mois post-opératoire.

La reprise de l’activité professionnelle est fonction de celle ci.

 

Dr J. Deranlot

Mise à jour le 26 juin 2015